Un tribunal au Pakistan a rendu un verdict condamnant une femme à la prison à vie pour avoir brûlé des pages du livre saint de l’islam, conformément aux lois strictes sur le blasphème en vigueur dans le pays. La femme en question, Asia Bibi, a été appréhendée en 2021 à la suite d’accusations portées par des membres de la communauté locale l’accusant d’avoir profané le Coran. Le procureur Mohazib Awais a confirmé que le juge avait prononcé cette peine à Lahore, et bien que Mme Bibi ait nié les accusations tout au long du procès, elle conserve le droit de faire appel de cette décision.
En 2019, une autre femme du nom d’Asia Bibi (homonyme), chrétienne, avait été acquittée après avoir passé huit années dans le couloir de la mort pour des accusations similaires de blasphème. Après sa libération, elle avait dû quitter le Pakistan pour le Canada en raison de menaces de mort proférées par des extrémistes islamiques. Cette affaire récente met en lumière les inquiétudes exprimées par des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme quant à l’utilisation abusive des lois sur le blasphème pour cibler les minorités religieuses et régler des querelles personnelles.
Par ailleurs, cette condamnation intervient dans un contexte où un autre tribunal, cette fois-ci à Gujranwala, a également rendu des verdicts sévères : la peine de mort pour un étudiant de 22 ans et la prison à vie pour un adolescent, dans deux affaires distinctes liées à des insultes présumées envers le prophète Mahomet. Ces décisions judiciaires reflètent la fermeté avec laquelle les autorités pakistanaises appliquent les lois sur le blasphème, suscitant des préoccupations au sein de la communauté internationale concernant le respect des libertés individuelles et religieuses dans le pays.