Le pape François a profité de sa première visite en Corse dimanche pour mettre en garde contre certaines pratiques spirituelles qui, selon lui, nourrissent les divisions politiques. Lors de ce déplacement d’une journée, le souverain pontife a exhorté les prêtres catholiques à la prudence face à des formes de religiosité qui « alimentent les polémiques, l’étroitesse d’esprit, les divisions et les attitudes exclusives ».
S’exprimant lors d’une conférence sur le rôle de la religion en Méditerranée, il a rappelé aux responsables de l’Église l’importance du discernement face à ces courants spirituels. Bien qu’il n’ait mentionné aucun groupe en particulier, ses propos trouvent un écho particulier en Corse, où les confréries catholiques laïques jouent parfois un rôle dans la vie politique locale, au-delà de leurs missions spirituelles.
Le pape a passé environ neuf heures dans la capitale insulaire, Ajaccio, où il a célébré une messe en plein air devant une foule estimée à 15 000 fidèles, selon les chiffres du Vatican. Il a également rencontré brièvement le président français Emmanuel Macron, venu spécialement en Corse pour cet événement. Les deux hommes ont échangé des cadeaux diplomatiques à l’aéroport avant le retour du pape à Rome.
Cette visite s’inscrit dans la volonté du souverain pontife de mettre en avant les réalités et les défis des « périphéries » du monde. Depuis son élection en 2013, François a privilégié des destinations peu médiatisées, laissant de côté de nombreuses capitales européennes, dont Paris.
Le voyage en Corse intervient peu avant les 88 ans du pape, qui seront célébrés mardi. En dépit de sa santé fragile, marquée récemment par une chute mineure, François s’est montré en bonne forme tout au long de sa visite, saluant les habitants depuis sa papamobile.
La Corse, avec sa riche histoire et son relief montagneux, est aussi l’une des régions les plus modestes de France. Environ 20 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté, bien que près de 81 % des habitants se déclarent catholiques.
En conclusion de son déplacement, François a réaffirmé son attachement aux valeurs de fraternité et de solidarité, rappelant que l’Église doit rester un lieu d’unité et non de division.