Dans la dynamique effervescente des galeries d’art où la découverte se mêle à l’acquisition, un élan singulier émerge : celui de l’exploration des objets à connotation religieuse ou culturelle. La Galerie Found in Africa à Lomé, au Togo, incarne parfaitement cette fusion entre l’art et la spiritualité.
Nichée au cœur de la capitale togolaise, la Galerie « Found in Africa » se présente comme une porte d’entrée vers le riche univers de l’art africain. Située à Tokoin-Trésor, cette galerie ambitionne de réunir les trésors artistiques du continent dans une villa accueillante, où les visiteurs sont accueillis par un rideau de cauris suspendus, évoquant à la fois l’art, l’économie et la religion.
Sous la houlette de Souleyman Mflam, passionné d’art et collectionneur émérite, cette maison d’art offre une plongée captivante dans les créations venues de diverses régions d’Afrique. Depuis trois décennies, ce galeriste dévoué enrichit sa collection d’œuvres à la fois artistiques et imprégnées de croyances ancestrales, provenant de territoires aussi variés que le Cameroun, le Burkina Faso, le Gabon, le Ghana, le Mali, le Nigeria, le Tchad et bien sûr, le Togo.
Pour Souleyman Mflam, la religion et l’art sont indissociables, formant un écheveau complexe où chaque fil contribue à tisser la trame de la culture et de la spiritualité. « Je ne peux pas les dissocier, car pour moi, il n’y a pas de religion sans art », confie-t-il à La Croix Africa. En tant que musulman pratiquant, il ne voit aucune incompatibilité entre sa foi et sa passion pour l’art, considérant la préservation de ces objets comme un devoir sacré.
Au sein de la Galerie Found in Africa, les visiteurs sont invités à découvrir une panoplie d’œuvres évoquant la spiritualité, allant des sculptures « Djenné » du Mali utilisées pour invoquer la pluie, aux objets funéraires du Ghana, en passant par les statuettes représentant des divinités vaudou. Cette collection hétéroclite comprend également des pièces évocatrices de divers rites et traditions, telles que les statuettes de jumeaux Ewe du Togo, les sculptures « Ajere Ifa » des Yoruba, ou encore des artefacts anciens témoignant d’une époque révolue.
Malgré cette profondeur spirituelle, Souleyman Mflam insiste sur le caractère non cultuel de bon nombre de ces objets, les considérant davantage comme des témoins artistiques de l’histoire et de la culture africaines. Cette vision inclusive transparaît jusque dans les collaborations internationales, comme celle avec un sculpteur togolais ayant réalisé des portes tant pour des églises en Tunisie que pour des mosquées locales.
Ainsi, la Galerie Found in Africa se révèle bien plus qu’un simple lieu d’exposition d’art africain ; c’est un sanctuaire où l’art et la spiritualité se rencontrent et s’entremêlent pour offrir une expérience unique et enrichissante aux visiteurs.