Entre le 25 et le 28 janvier, l’église Saint Martial d’Angoulême a été le théâtre d’une cérémonie inhabituelle, celle de la remise des prix de la 38e édition du Festival de la BD chrétienne. Organisé en marge du Salon International de la Bande Dessinée, ce festival a une fois de plus offert un spectacle riche en œcuménisme et en partage, soulignant la force de la collaboration entre les différentes Églises chrétiennes d’Angoulême.
Le Festival de la BD chrétienne, qui s’est déroulé sur les premières journées de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, a démontré une fois de plus que la mission commune peut transcender les divisions. L’église Saint Martial, le temple rue de Bélat, et la cathédrale ont servi de cadres accueillants pour les expositions, animations, dédicaces et ventes d’albums, faisant place à l’expression artistique et spirituelle.
Cette année, le jury œcuménique a décerné le prestigieux prix 2024 à l’émouvant roman graphique « Song ». Plongeant dans l’histoire du Vietnam en pleine guerre contre les Américains en 1963, l’œuvre met en lumière le récit de Viet Linh, une adolescente qui, malgré les difficultés, parvient à rejoindre son père engagé dans le Front National de Libération. L’histoire offre une perspective unique sur la vie au sein du vietcong. Le pasteur Jean-Pierre Molina, président du jury œcuménique, a salué la qualité du récit familial dessiné en lignes claires, soulignant son caractère peu conventionnel.
Le prix spécial du jury a été attribué à « Les oiseaux de papier » de Mana Neyetani. Cet album poétique et poignant explore les défis auxquels font face des contrebandiers kurdes transportant des colis à travers des paysages à couper le souffle. Le jury a salué la capacité de l’œuvre à extraire des images admirables de situations désespérantes, soulignant le rôle de la tragédie.
Le prix international 2024 de la BD chrétienne a été décerné à « Séraphine », sous la présidence de Mgr Jean-Louis Balsa, archevêque d’Albi. Les élèves de l’école Saint-Paul ont présenté avec enthousiasme l’histoire de Séraphine, une jeune orpheline à Paris en 1885, dévouée à Sainte Rita. Les auteures Marie Desplechin et Édith ont donné à Séraphine un caractère ouvert et sympathique, véhiculant un message de changement dans le monde face à la misère.
Enfin, le prix spécial du jury a été attribué à « Padre Sicario ». Les auteurs Stéphane Marchetty, Thomas Dandois et Vladimiro Merino ont tissé un thriller mafieux et violent, basé en Colombie, racontant l’histoire de Salva, un ancien tueur au sein d’un cartel de Cali, devenu pasteur cherchant à convertir les âmes égarées. Une œuvre authentique et captivante, mettant en lumière la transformation spirituelle dans des contextes sombres.
Le Festival de la BD chrétienne a une fois de plus démontré la richesse et la diversité des récits chrétiens à travers le monde, soulignant la capacité de la bande dessinée à transcender les frontières culturelles et religieuses.