Dans une décision controversée, Ruth Schmidt, directrice principale du Fuller Theological Seminary, a été licenciée pour avoir refusé de signer une déclaration de foi qui exclut le mariage LGBTQ. Le licenciement intervient au moment où l’école évangélique et multiconfessionnelle réexamine sa politique en matière de sexualité humaine.
Schmidt, employée de Fuller depuis 2020, a pris la décision de ne pas signer la déclaration de foi de l’école en raison de son engagement imminent dans l’Église unie du Christ, qui reconnaît le mariage pour les couples LGBTQ. La déclaration exige que « l’union sexuelle doit être réservée au mariage, qui est l’union d’alliance entre un homme et une femme ». Pour Schmidt, cette affirmation allait à l’encontre de ses convictions personnelles et confessionnelles.
Le président de Fuller, David Emmanuel Goatley, a confirmé que chaque membre de la communauté est tenu d’adhérer aux normes de l’école, mais a également annoncé que l’institution réexaminait sa politique en matière de sexualité humaine. Goatley a déclaré : « Nous pouvons informer et inspirer les gens à s’engager avec civilité et hospitalité même dans les domaines de désaccord. »
Schmidt, élevée dans une église non confessionnelle du Kansas, avait trouvé à Fuller un espace où sa voix comptait. Cependant, son refus de signer la déclaration de foi en 2022 a déclenché une série d’événements conduisant à son licenciement en janvier 2024.
L’étudiante, promue directrice principale en 2022, avait déjà exprimé ses convictions favorables aux LGBTQ lors de son parcours académique. Elle avait proposé un avenant juridique pour respecter les normes de l’école sur le mariage homosexuel sans les affirmer personnellement, mais cette proposition a été rejetée.
Le licenciement de Schmidt a suscité des débats au sein de Fuller sur le traitement des personnes LGBTQ. Un groupe d’étudiants a organisé une manifestation, exigeant un moratoire sur les expulsions basées sur les normes sexuelles de la communauté. Une pétition a été remise au conseil d’administration, demandant la suspension des procédures disciplinaires pendant le processus de révision.
Le conseil d’administration a répondu en annonçant une discussion ciblée au sein du corps enseignant sur le sujet, avec des recommandations prévues pour mai. Certains étudiants estiment que Fuller doit permettre le désaccord tout en évitant de pénaliser les membres de la communauté LGBTQ.
Cette controverse n’est pas la première pour Fuller, qui a fait face à des poursuites en 2019 et 2020 liées à l’expulsion de deux anciens étudiants mariés à des personnes du même sexe. La décision des tribunaux en faveur de Fuller en octobre 2020 a consolidé son droit de maintenir des normes sexuelles spécifiques.
Alors que la communauté de Fuller cherche à résoudre ces questions délicates, l’équilibre entre la diversité théologique et les normes communautaires reste un défi majeur pour cette institution multiconfessionnelle.