La Cour constitutionnelle indonésienne a abrogé trois lois sur la diffamation, une décision saluée par les groupes de défense des droits qui estimaient que ces lois étaient souvent détournées pour cibler les dissidents, les militants, les journalistes et les universitaires.
Le 21 mars, la Cour constitutionnelle a déclaré inconstitutionnels et sans effet les articles 14 et 15 de la loi sur la réglementation du droit pénal ainsi que l’article 310 du code pénal en Indonésie. Ces lois étaient utilisées pour réguler les fausses nouvelles et informations.
Johanna Poerba, chercheuse à l’Institut pour la réforme de la justice pénale, a salué cette décision en soulignant que critiquer les représentants de l’État est un droit à la liberté d’expression et d’opinion, et ne doit pas être considéré comme une menace pour la sécurité nationale. Elle a également noté que ces lois étaient souvent exploitées par des partis puissants pour mettre en difficulté les journalistes et la société civile.
La demande de révision avait été initiée par deux militants des droits de l’homme, Haris Azhar et Fatiah Maulidiyanti, ainsi que par la Fondation indonésienne d’aide juridique et l’Alliance des journalistes indépendants. Haris Azhar a déclaré que ces lois criminalisaient les activités visant à promouvoir les droits de l’homme et à lutter contre la corruption, la collusion et le népotisme, ainsi que les critiques envers les représentants de l’État et les politiques gouvernementales.
Wirya Adiwena, directeur adjoint d’Amnesty International Indonésie, a salué cette décision comme historique, marquant une avancée significative pour les droits de l’homme, en particulier pour le droit à la liberté d’expression et à la liberté des médias en Indonésie.