En Australie, un nouveau projet de loi présenté au Parlement de la Nouvelle-Galles du Sud vise à interdire la thérapie de conversion des homosexuels tout en prévoyant des exemptions pour les discours religieux et les interactions parent-enfant. Cette initiative, saluée par de nombreuses organisations et militants des droits LGBTQIA+, cherche à mettre fin à des pratiques jugées néfastes et archaïques, tout en respectant les libertés religieuses et parentales.
Le projet de loi, annoncé par le gouvernement Minns, est présenté comme une mesure visant à « sauver des vies » en interdisant les pratiques de conversion telles que les camps religieux et les thérapies visant à modifier l’orientation ou l’identité sexuelle des individus. Ces pratiques, souvent considérées comme dangereuses et inefficaces par les professionnels de la santé mentale, peuvent causer des préjudices graves aux personnes concernées.
L’un des points clés de ce projet de loi concerne les exemptions accordées aux discours religieux. Selon le procureur général Michael Daley, les chefs religieux ne seront pas sanctionnés s’ils abordent l’homosexualité comme un « péché » dans le cadre de leurs sermons ou enseignements religieux généraux. Cependant, les tentatives de « conversion » à travers des prières ou des pratiques visant à changer l’orientation sexuelle d’une personne précise resteraient illégales si elles sont prouvées comme préjudiciables.
Une autre exemption importante concerne les conversations entre parents et enfants. Le projet de loi ne vise pas à interférer dans les discussions familiales sur la sexualité, tant qu’il n’y a pas de preuve de préjudice direct causé par des pratiques de conversion.
L’annonce de ce projet de loi a été saluée par diverses organisations de défense des droits LGBTQIA+. Equality Australia a exprimé son soutien en appelant tous les députés à saisir cette opportunité pour mettre fin à des pratiques jugées abusives et néfastes pour les personnes LGBTQIA+ en Nouvelle-Galles du Sud. La directrice générale de l’organisation, Anna Brown, a souligné que ces pratiques déguisées en soins pastoraux ou conseils constituent un abus de confiance et de pouvoir, et qu’il est temps de les interdire définitivement.
De même, Anthony Venn-Brown, directeur général d’Ambassadors & Bridge Builders International, a salué ce projet de loi comme étant « attendu depuis longtemps ». Il a souligné que l’homosexualité n’est plus considérée comme un trouble mental depuis des décennies, et que les pratiques de conversion sont basées sur des informations obsolètes et souvent mal informées. Selon lui, cette législation est cruciale pour protéger les personnes LGBTQIA+ vulnérables et pour créer un environnement plus sûr et inclusif en Nouvelle-Galles du Sud.
Cependant, malgré le soutien de nombreux militants et organisations, le passage de ce projet de loi n’est pas garanti. Des préoccupations subsistent au sein de l’opposition parlementaire, notamment en ce qui concerne les exemptions accordées aux discours religieux et les interactions parent-enfant. Le leader de l’opposition, Mark Speakman, a déclaré qu’il étudierait le projet de loi avant de décider du soutien de son parti. Il a souligné la nécessité d’une approche réfléchie et équilibrée pour répondre aux préoccupations tout en interdisant efficacement les pratiques de conversion.