La paisible ville portuaire adriatique de Monfalcone, en Italie, se retrouve au cœur d’une tempête politique et sociale après l’interdiction des prières musulmanes par la maire d’extrême droite, Anna Maria Cisint. Cette décision, survenue après une série de mesures anti-islamiques, a suscité un tollé parmi les résidents, en particulier parmi la communauté bangladaise qui a prospéré dans la ville ces dernières décennies.
L’événement déclencheur de cette crise a été la réception d’une enveloppe contenant des pages partiellement brûlées du Coran, adressée à l’association culturelle musulmane Darus Salaam. Pour Bou Konate, président de l’association, cet acte était bien plus qu’une simple provocation, mais plutôt une manifestation de la montée de la haine et de l’intolérance dans la région.
La croissance démographique de Monfalcone, principalement alimentée par l’immigration, a changé le visage de la ville. Les travailleurs étrangers, en grande partie bangladais, ont contribué à l’essor économique de la région, mais ont également été confrontés à des politiques discriminatoires, notamment des tentatives de restriction du regroupement familial et des enfants étrangers dans les écoles.
Anna Maria Cisint, soutenue par des partis d’extrême droite, a justifié ses actions par des préoccupations sécuritaires et des violations présumées des règles d’urbanisme. Cependant, pour de nombreux résidents, ces mesures semblent être motivées par des préjugés anti-immigrés et islamophobes.
La réaction de la communauté musulmane de Monfalcone a été marquée par des manifestations et des actions en justice contre l’interdiction des prières. Pour la première fois, ils se dressent pour défendre leurs droits constitutionnels, affirmant avoir toujours respecté les lois italiennes malgré les défis auxquels ils ont été confrontés.
Dans ce climat de tension croissante, un groupe de femmes, composé à la fois d’Italiens de souche et d’origine étrangère, s’est formé pour promouvoir l’harmonie et le dialogue interculturel dans la ville. Leur initiative offre un espoir de réconciliation et de compréhension mutuelle dans une communauté divisée.