La Cour d’appel de Tizi Ouzou, en Algérie, a récemment confirmé la condamnation du pasteur Youssef Ourahamane pour ce qu’ils ont qualifié d’« exercice illégal du culte ». Le pasteur, converti au christianisme, est responsable de l’Église Emmanuel en Algérie. Sa condamnation initiale remonte au 2 juillet 2023, où il a été condamné à deux ans de prison et à une amende de 100 000 dinars algériens pour son rôle de dirigeant de son église. Cette décision a été rendue malgré l’absence de preuves tangibles pour étayer les accusations portées contre lui. Plus tard, en novembre 2023, sa peine de prison a été réduite à un an.
Le pasteur Youssef a fait appel de sa condamnation devant la Cour d’appel de Tizi Ouzou, qui a récemment confirmé la décision initiale. En plus de confirmer sa peine d’un an de prison et l’amende précédemment mentionnée, la Cour a ajouté six mois de prison avec sursis à la sentence.
Ces développements juridiques ont suscité des réactions de la part de divers acteurs, notamment Kelsey Zorzi, directrice du plaidoyer pour la liberté religieuse dans le monde à l’ADF International (Alliance Defending Freedom). Elle a exprimé sa déception quant à la décision de la Cour d’appel, soulignant que personne ne devrait être pénalisé pour avoir exercé son droit à la liberté religieuse. Elle a appelé à ce que la Cour suprême d’Algérie examine l’affaire et acquitte définitivement le pasteur Youssef.
Il convient de noter que le pasteur Youssef Ourahamane n’est pas le seul à être confronté à de telles poursuites en Algérie. Depuis plusieurs années, de nombreux chrétiens ont été condamnés pour diverses accusations liées à leur pratique religieuse, dans un contexte où les autorités algériennes ont fermé un grand nombre d’églises protestantes évangéliques.
Cette répression religieuse en Algérie survient malgré les dispositions constitutionnelles garantissant la liberté religieuse. Cependant, les lois en vigueur, notamment celles sur le blasphème et l’anti-prosélytisme, limitent effectivement cette liberté, violant ainsi les droits fondamentaux des minorités religieuses.
La situation des minorités religieuses en Algérie a attiré l’attention de la communauté internationale, avec des organisations telles que l’USCIRF (Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde) recommandant des actions pour remédier à ces violations des droits de l’homme.