L’exposition « Les chemins de la liberté religieuse au Portugal », présentée au Parlement, retrace le siècle dernier de débats et de mise en œuvre des lois sur la liberté religieuse au Portugal, depuis l’instauration de la République et la loi de séparation jusqu’aux blocages de l’actuelle loi sur la liberté religieuse, en vigueur depuis 2001.
Avec des témoignages inédits, des textes, des pièces d’une grande valeur historique, des photographies et des documents, l’exposition présente des perspectives sur l’Estado Novo (Nouvel État), qui considérait en fait le catholicisme comme un élément fondamental de la nationalité et la morale qui en découle comme une composante puissante de la cohésion du pays, mais qui, en même temps, discriminait les minorités et persécutait ceux qui, au nom de leur foi, s’opposaient à plusieurs des politiques du régime dictatorial.
À cet égard, les textes – dans l’exposition et dans le catalogue – du constitutionnaliste Jorge Miranda et de l’ancien député et président de l’Assemblée de la République Mota Amaral nous aident à comprendre le cheminement juridique de la question de la liberté religieuse dans le pays.
Le nouveau paradigme catholique, dicté par le concile Vatican II et l’ouverture à la diversité religieuse, ainsi que la dissidence des croyants de différentes confessions par rapport au régime, constituent d’autres chapitres de l’exposition. Il s’agit d’extraits d’entretiens inédits avec Nuno Teotónio Pereira, Luís Moita et Conceição Moita avec le journaliste de la RTP Jacinto Godinho (et, dans le cas de Teotónio Pereira, avec l’historienne Irene Pimentel). L’affaire Capela do Rato, les communautés islamiques et juives et la persécution des témoins de Jéhovah sont d’autres cas et épisodes évoqués.
Les affrontements durant la période de démocratie instaurée il y a 50 ans, avec la révolution du 25 avril (Révolution des oeillets) et la mise en œuvre d’une nouvelle loi, sont également des phases évoquées dans l’exposition. Ce chapitre comprend deux entretiens inédits avec le ministre de l’époque, José Vera Jardim, qui a lancé le processus d’élaboration d’une nouvelle loi, et José Sousa Brito, principal auteur de la législation.
L’exposition se termine par l’évocation de 19 personnes de différentes traditions qui ont lutté pour la liberté religieuse au cours du siècle dernier, par des témoignages vidéo de jeunes de différentes religions et par quelques textes de réflexion sur le dialogue interreligieux et l’application de la loi, en attirant l’attention sur les obstacles concrets qu’elle rencontre dans certains contextes, presque toujours en raison de l’ignorance.
La participation aux visites doit être réservée par téléphone au 213 910 843 et au 213 917 101 ou sur le site dmc.correio@ar.parlamento.pt, car il y a une limite de 30 personnes à chaque fois. L’exposition peut être visitée librement jusqu’au 28 février, au Palácio de São Bento, du lundi au vendredi, de 10h à 12h et de 14h à 17h, toujours sur réservation auprès des contacts indiqués.