Abidin Damollam, un leader respecté parmi les Ouïghours, a récemment trouvé la mort en prison, illustrant ainsi les réalités de la vie dans une région sous occupation. Son décès tragique a été marqué par des restrictions cruelles imposées à sa famille, qui n’a pas eu le droit d’organiser des funérailles appropriées. Ces événements récents montrent les défis auxquels sont confrontés les Ouïghours et soulignent les tentatives persistantes de la Chine pour dissimuler les atrocités perpétrées dans la région du Turkistan oriental, également connue sous le nom de Xinjiang.
Abidin Damollam, un religieux âgé de 96 ans, a succombé à sa détention en prison le mois dernier. Son corps n’a pas été rendu à sa famille, qui a également été soumise à une surveillance étroite par les autorités pendant deux semaines, les privant ainsi de tout espace pour pleurer et honorer dignement leur patriarche. Ces mesures draconiennes surviennent alors que la Chine continue de nier farouchement les allégations de génocide et de violations massives des droits de l’homme à l’encontre des Ouïghours, comme en témoigne la récente déclaration du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à la conférence de Munich sur la sécurité.
La rupture du silence entourant la mort de Damollam est en partie attribuable à sa petite-fille, Mariya Mohammad, qui avait précédemment révélé au monde la détention de son grand-père il y a quatre ans. Cette action avait attiré l’attention des médias sur son cas et avait incité les autorités chinoises à maintenir un contrôle strict sur sa situation. Mariya Mohammad raconte avec émotion l’histoire de son grand-père, un imam et enseignant respecté de longue date, dont les activités religieuses ont été réprimées à plusieurs reprises par les autorités chinoises.
Les détails sur l’emprisonnement de Damollam sont peu nombreux dans les médias chinois, mais des documents judiciaires impliquant un autre individu, Song Kaicai, révèlent des informations cruciales sur son cas. Song Kaicai, un fonctionnaire local, a été puni pour avoir accordé un traitement médical hors du camp à Damollam en 2018, ce qui a été perçu comme une violation grave de la sécurité nationale par les autorités chinoises.
L’absurdité de considérer un homme de 96 ans et malade comme une menace pour la sécurité nationale montre les tensions sous-jacentes dans la région. L’occupation chinoise du Turkistan oriental a créé un climat où même la compassion envers les détenus malades est considérée comme une infraction grave. La réaction sévère à l’égard de Song Kaicai, accusé de corruption et d’abus de pouvoir, reflète la volonté du régime chinois de maintenir un contrôle absolu et de réprimer toute forme de désobéissance.
La répression systématique des Ouïghours dans le Turkistan oriental ne se limite pas à des cas individuels comme celui de Damollam. Cela s’inscrit dans un schéma plus large de persécution, de déni des droits fondamentaux et de suppression de l’identité culturelle des Ouïghours. La résistance de cette communauté face à ces pressions constantes est une preuve vivante de sa volonté de préserver son héritage et sa dignité malgré les épreuves.
Le décès de Damollam est un rappel brutal de la cruauté persistante infligée aux Ouïghours et à d’autres minorités ethniques dans la région. Les restrictions imposées à sa famille concernant les funérailles illustrent l’ampleur du contrôle exercé par les autorités chinoises sur chaque aspect de la vie des habitants du Turkistan oriental. Ces pratiques oppressives visent à étouffer toute voix dissidente et à maintenir un régime de peur et de silence.
L’histoire du Turkistan oriental est marquée par des décennies d’oppression et de résistance. Les Ouïghours ont longtemps lutté pour préserver leur identité culturelle, religieuse et linguistique dans un contexte de pressions constantes de la part du gouvernement chinois. Les récentes révélations sur la mort de Damollam ne font que renforcer la nécessité d’une attention internationale accrue et d’une action concertée pour mettre fin aux abus perpétrés contre les minorités ethniques en Chine.
L’histoire d’Abidin Damollam est une tragédie individuelle qui reflète une tragédie collective vécue par les Ouïghours et d’autres minorités ethniques en Chine.