Le Viêt Nam a prononcé une condamnation sévère à l’encontre de Nay Y Blang, un activiste de la liberté religieuse issu de la minorité ethnique Ede des hauts plateaux du centre du pays.
Vendredi, les médias d’État ont rapporté que Blang, âgé de 48 ans, a été condamné à une peine de quatre ans et six mois de prison pour ses activités religieuses, notamment l’organisation de réunions religieuses à son domicile.
Les autorités vietnamiennes ont accusé Blang d’avoir utilisé ces rassemblements pour des desseins séparatistes, alléguant qu’il cherchait à former un État distinct pour les minorités ethniques des hauts plateaux du centre du pays. Les charges retenues contre lui incluent « rassemblement de forces, division du bloc d’unité nationale, incitation à la sécession, à l’autonomie et à l’établissement d’un État séparé ». Le verdict fait également état d’un « abus des libertés démocratiques ».
Le tribunal a rendu sa décision en l’absence d’un avocat de la défense, et les proches de Blang ont boycotté le procès en signe de protestation. Bien que Blang ait admis sa culpabilité et plaidé pour une réduction de peine afin de pouvoir rejoindre rapidement sa famille, l’absence d’une défense adéquate a soulevé des préoccupations quant à l’équité du procès.
Selon les informations, de fin 2019 à 2022, Blang aurait utilisé son domicile dans la province côtière orientale de Phu Yen pour des réunions et des prières, notamment des rencontres en ligne avec des membres de l’Église évangélique du Christ des hauts plateaux du centre. Ce groupe religieux indépendant est considéré comme réactionnaire par le gouvernement vietnamien.
Les partisans de Blang ont souligné qu’il était puni en raison de son affiliation à une organisation non approuvée par le gouvernement. Le pasteur Aga, fondateur de l’Église évangélique du Christ des hauts plateaux du centre, a dénoncé l’absence d’avocats lors du procès, accusant la police de la province de Phu Yen de pressions sur la famille de Blang.
Malgré les dénégations de Blang et de ses partisans, les autorités vietnamiennes persistent dans leurs accusations, affirmant que le groupe religieux a diffusé de fausses informations sur la liberté de croyance religieuse, calomnié et déformé les politiques religieuses, et violé les intérêts de l’État.
Cette condamnation marque la deuxième fois que Blang est incarcéré, sa première peine remontant à 2005 pour « atteinte à la politique d’unité ». Il avait également été sanctionné en 2010, peu de temps après sa libération, pour avoir prétendument abusé des droits à la liberté démocratique et de croyance. Ces événements suscitent des inquiétudes quant au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Viêt Nam.