Le procureur général près la Cour de cassation a pris une mesure sans précédent en ordonnant au procureur de l’arrondissement de Kinshasa-Matete d’engager des poursuites judiciaires contre le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Cette action fait suite aux déclarations controversées du prélat lors de la messe de Pâques, ainsi qu’à ses prises de position critiques sur la gestion politique et sécuritaire de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans une lettre émanant de M. Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de cassation, il est clairement stipulé d’ouvrir un dossier judiciaire contre le prélat pour violation présumée des consciences et propagation présumée de fausses rumeurs. La correspondance avance que cardinal Ambongo aurait incité à la révolte de la population contre les institutions établies et conspiré contre des vies humaines.
Firmin Mvonde Mambu dit attendre des résultats concrets de la part du procureur en charge du dossier. Dans le cas où aucune action n’est entreprise, il menace d’engager des poursuites pour complicité et déni de justice à l’encontre du procureur lui-même. Le prélat aurait été invité à se présenter au bureau du procureur le 22 avril, mais aurait décliné cette invitation.
Les déclarations du cardinal Ambongo ont suscité un vif débat au sein de l’opinion publique congolaise. Il a été rapporté que le cardinal aurait adopté une argumentation proche du régime de Paul Kagame en ce qui concerne le soutien présumé du gouvernement congolais aux rebelles rwandais des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Cependant, ces propos ont été ultérieurement remis en question et clarifiés par l’agence Fides.
Cette agence a révélé des inexactitudes dans la traduction des déclarations du cardinal Ambongo, clarifiant que celui-ci n’a pas accusé le gouvernement de fournir des armes supplémentaires à des groupes armés. Il semble que des thèses et arguments utilisés contre les autorités civiles congolaises par d’autres nations en conflit aient été mal interprétés ou déformés dans la traduction.
Les tensions entre le prélat et les autorités ne se limitent pas à ces déclarations. Le départ de l’archevêque métropolitain de Kinshasa pour Rome a également été marqué par des incidents. Il aurait été rapporté que le prélat s’est vu refuser l’accès au salon VIP de l’aéroport international de N’djili. À son retour de Rome, le cardinal Ambongo a choisi de ne plus passer par ce salon VIP.