La persécution des pratiquants du Falun Gong, une discipline spirituelle chinoise, s’est intensifiée au-delà des frontières de la Chine, atteignant désormais la Russie. Cette évolution marque une escalade inquiétante dans la répression transnationale soutenue par Pékin.
Le 23 juillet 2025, un tribunal de Moscou a condamné Natalia Minenkova, une militante de Falun Gong, à quatre ans de prison, la peine la plus sévère infligée à un pratiquant en Russie. Cette sentence fait suite à celles de Zhu Yun, condamnée à trois ans en juin, et d’Oksana Shchetkina, condamnée à deux ans en novembre 2024. Depuis mars 2024, huit pratiquants ont été arrêtés à travers le pays, signalant une tendance inquiétante de répression religieuse ciblée.
Les autorités russes invoquent des lois sur les « organisations étrangères » et les « organisations indésirables » pour justifier ces poursuites. Ces lois, adoptées en 2015, ont été critiquées pour leur utilisation dans des affaires politiquement motivées, visant des groupes religieux et des ONG internationales. Le Falun Gong, pratiqué par des millions de personnes dans le monde, est interdit en Chine depuis 1999, où il est qualifié de « secte maléfique ». En Russie, il a été officiellement banni en 2020, après qu’un tribunal de Khakassie l’ait qualifié d’organisation « extrémiste », décision étendue à l’ensemble du pays.
Cette répression en Russie s’inscrit dans une stratégie plus large de Pékin visant à étendre sa campagne contre le Falun Gong au-delà de ses frontières. Des rapports font état de pressions diplomatiques, de surveillance et de harcèlement de pratiquants à l’étranger, notamment en Asie du Sud-Est, en Europe et en Amérique du Nord. Le gouvernement chinois aurait même mis en place des listes noires pour empêcher l’entrée de pratiquants dans certains pays.
La communauté internationale a exprimé son inquiétude face à cette situation. Le Département d’État américain et la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) ont condamné les actions de la Russie, appelant au respect de la liberté religieuse et à la cessation des persécutions à l’encontre des minorités religieuses, dont les pratiquants du Falun Gong.
Cette répression soulève des questions sur la liberté de croyance et d’expression en Russie, ainsi que sur l’influence de Pékin dans les affaires intérieures d’autres nations. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains et les pratiquants de Falun Gong dans le monde entier, qui continuent de lutter pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux.