Le 12 août 2025, la Chine a officiellement annoncé la suspension de toute relation avec le président tchèque Petr Pavel, en représailles à une rencontre qu’il a eue avec le dalaï-lama le 27 juillet lors d’un voyage privé en Inde. L’entretien, destiné à féliciter le chef spirituel tibétain à l’occasion de son 90ᵉ anniversaire, est jugé par Pékin comme une violation grave des engagements politiques pris par Prague. La diplomatie chinoise a qualifié cette action de provocation majeure, estimant qu’elle contrevient sérieusement à l’engagement politique pris par le gouvernement tchèque envers la Chine et qu’elle porte atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale.
Malgré cette suspension, la Chine conserve ses relations avec le reste du gouvernement tchèque, sans rompre les liens bilatéraux de manière plus générale.
Ce n’est pas la première fois que les relations sino-tchèques sont marquées par des tensions liées au dalaï-lama. Historiquement, l’ancien président Václav Havel était un ami proche du chef spirituel, symbolisant une posture en faveur des droits humains face à Pékin. Plus récemment, dès son arrivée à la présidence en janvier 2023, Petr Pavel avait déjà heurté la diplomatie chinoise en appelant la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, accentuant la série d’incidents diplomatiques.
Le dalaï-lama, en exil à Dharamsala depuis 1959, incarne depuis longtemps une figure de résistance non violente et de préservation culturelle du Tibet. Pour la Chine, il demeure un symbole de la prétendue « clique séparatiste tibétaine ». Pour de nombreux gouvernements et opinions publiques occidentales, il est reconnu comme un leader spirituel d’envergure mondiale, dont la longévité et le message pacifique sont largement admirés, ce qui renforce la charge symbolique de ce type de rencontres.