Dans un récent article d’opinion, Mykyta Poturaiev présente des arguments convaincants en faveur de l’interdiction des activités de l’Église orthodoxe russe (EOR) en Ukraine. Cette demande découle du rôle de l’Église orthodoxe russe dans le soutien à l’agression russe contre l’Ukraine et de sa violation des principes de liberté religieuse. Tout en plaidant pour cette interdiction, M. Poturaiev souligne que l’objectif de l’Ukraine n’est pas de restreindre la liberté religieuse, mais plutôt de protéger ses citoyens contre l’utilisation abusive de la religion à des fins politiques et militaires.
M. Poturaiev commence par souligner la manière dont le ROC a utilisé son autorité religieuse pour justifier et soutenir les actions agressives de la Russie à l’encontre de l’Ukraine. Il s’agit notamment de dénoncer la souveraineté ukrainienne et de soutenir activement les efforts militaires russes en bénissant les armes et en accordant des récompenses spirituelles aux soldats. De telles actions non seulement brouillent les frontières entre la religion et la guerre, mais contribuent également au conflit en cours dans la région.
Des organismes internationaux tels que le Parlement européen ont également critiqué les dirigeants de l’EOR pour avoir fourni une couverture religieuse aux actes hostiles de la Russie. L’implication de l’EOR dans des moments critiques du conflit, tels que l’annexion de la Crimée et la violence dans le Donbas, souligne encore davantage sa complicité dans l’atteinte à la souveraineté de l’Ukraine.
Un aspect crucial souligné par M. Poturaiev est que l’interdiction des activités de l’EOR n’équivaut pas à l’interdiction de sa branche ukrainienne, l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou (UOC-MP). L’article précise que l’UOC-MP peut continuer à fonctionner de manière indépendante en rompant ses liens avec l’Église orthodoxe de Moscou, un processus qui ne nécessite pas de changement doctrinal ni d’affiliation à une autre Église.
L’article aborde également les préoccupations relatives aux violations de la liberté religieuse dans les régions de l’Ukraine occupées par la Russie. Il décrit des cas de violence, de persécution et de saisie de sites religieux visant diverses confessions chrétiennes. Ces actions mettent en évidence un modèle d’oppression religieuse sous l’influence russe, renforçant la nécessité de sauvegarder les libertés religieuses en Ukraine.
M. Poturaiev souligne que l’interdiction proposée n’est pas arbitraire, mais qu’elle repose sur des principes démocratiques et des bases juridiques. Elle vise les structures enregistrées en Russie et soumises au droit russe, ce qui va dans le sens des efforts déployés pour empêcher l’utilisation abusive de la religion à des fins politiques et militaires.
L’article conclut en soulignant l’impact dévastateur du conflit sur les institutions et les communautés religieuses, en citant des cas de décès de membres du clergé et de destruction d’édifices religieux. Cela souligne la nécessité urgente de s’attaquer aux causes profondes de cette violence, y compris le rôle des institutions religieuses dans la perpétuation ou la légitimation de l’agression.
L’article d’opinion de M. Poturaiev présente un argument bien raisonné en faveur de l’interdiction des activités du ROC en Ukraine, tout en affirmant l’engagement de l’Ukraine en faveur de la liberté religieuse et de la tolérance. Un exercice délicat mais non dénué d’intérêt.