L’archidiocèse catholique d’Abuja a tenu dimanche une messe en mémoire des victimes de la tragédie survenue lors de la distribution de nourriture le 21 décembre 2024 à l’église catholique de la Sainte-Trinité, à Maitama, un quartier d’Abuja, la capitale du Nigeria. Cet événement, marqué par une bousculade mortelle, a coûté la vie à 10 personnes et en a blessé 11 autres.
L’archevêque Ignatius Kaigama, qui a officié lors de cette messe, a lancé un appel à une collaboration entre les autorités publiques et l’Église pour répondre à la crise alimentaire qui sévit dans le pays. Il a dénoncé le caractère inacceptable de ces pertes humaines, tout en exhortant le Nigeria à mieux utiliser ses vastes ressources naturelles et humaines pour lutter contre la pauvreté.
« Il est inconcevable que des vies soient perdues pour accéder à de la nourriture. Cela jette une ombre sur notre nation. La communauté internationale s’interroge sur ce qui se passe dans un pays aussi riche en ressources », a déclaré l’archevêque Kaigama.
Le drame, qualifié de malheureux par le curé de l’église, le père Moses Jimbili, illustre les défis logistiques liés à l’aide humanitaire dans un contexte économique difficile. Selon lui, l’incident ne dissuadera pas l’Église de poursuivre ses actions caritatives. Il a toutefois insisté sur la nécessité d’une gestion concertée entre les institutions religieuses et les autorités pour éviter de tels drames à l’avenir.
Le père Jimbili a également expliqué que la bousculade avait été provoquée par l’afflux d’environ 5 000 personnes vulnérables autour des locaux de l’église, entraînant panique et désordre. Il a souligné que les vivres, envoyés par d’autres paroisses, étaient destinés à être redistribués aux nécessiteux.
Ben Igweh, inspecteur général adjoint de la police, a pour sa part annoncé que les forces de sécurité travailleront avec les organisations religieuses pour garantir une distribution sécurisée des secours à l’avenir.
Ce drame n’est pas un cas isolé : trois bousculades liées à des distributions alimentaires ont été signalées en décembre 2024, à Ibadan, Anambra et Abuja.