La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a rendu une décision historique concernant l’interdiction de l’abattage rituel des animaux sans étourdissement préalable dans les régions flamande et wallonne de Belgique. La CEDH a conclu que cette interdiction, contestée par des représentants des communautés juive et musulmane, ne constitue pas une violation de la liberté de religion.
La CEDH a souligné que les décrets interdisant l’abattage rituel ont été pris après une vaste consultation impliquant des représentants de divers groupes religieux, des vétérinaires et des associations de protection des animaux. Les autorités régionales ont fait des efforts considérables pour concilier les objectifs de protection du bien-être animal avec le respect de la liberté de religion.
Pour la CEDH, les législateurs régionaux ont soigneusement pesé les droits et les intérêts en jeu au cours d’un processus législatif réfléchi. En adoptant ces décrets, les autorités ont pris une mesure justifiée dans son principe et proportionnée à l’objectif poursuivi, qui est la protection du bien-être animal en tant qu’élément de la « moralité publique ».
La CEDH a statué qu’il n’y avait pas eu de violation de l’article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, qui protège la liberté de religion. De plus, elle a estimé que les requérants n’avaient pas été victimes de discrimination.
Patrice Spinosi, avocat des plaignants juifs, a déclaré qu’ils envisageaient la possibilité de porter l’affaire en appel devant la Grande Chambre de la CEDH. Il a souligné l’importance de faire entendre cette affaire devant la plus haute instance de la Cour européenne.
Les défenseurs de l’abattage rituel, qu’il s’agisse de la shechita juive ou de la d’biha musulmane, soutiennent que ces pratiques, lorsqu’elles sont effectuées correctement, ne causent pas de souffrances excessives aux animaux. Pour de nombreux pratiquants juifs et musulmans, la viande casher ou halal est une exigence religieuse, nécessitant que les animaux soient abattus selon des méthodes spécifiques.
Cette décision de la CEDH s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays de l’Union européenne et d’ailleurs ont adopté des lois visant à limiter ou interdire l’abattage sans étourdissement préalable, soulignant les préoccupations croissantes en matière de bien-être animal et les tensions entre les pratiques religieuses et les normes sociétales modernes.
Le décision nous semble cependant pour le moins discutable, et on peut espérer que l’appel annoncé aura bien lieu.