Un moine jaïn a récemment mis fin à un jeûne de 180 jours après avoir parcouru une distance de 850 km à pied. Ce moine, nommé Acharya Vijay Hansratna Surisvarji Maharaja, a accompli cet exploit lors de son 100e Masakshaman Parna, une pratique jaïne qui implique le jeûne pendant 100 maskhamans, chaque maskhaman représentant une période de 30 jours. Basé à Jain Sangh, dans le quartier de Juhu Scheme à Bombay, le moine a pris ses vœux à l’âge de 13 ans.
Pour parvenir à cet accomplissement, le moine a dû observer un « nirjala upvas », un jeûne sans eau ni nourriture, pendant 180 jours consécutifs. De plus, il a marché pieds nus sur une distance impressionnante de 850 km depuis le village d’Adhoi, situé dans le district de Kachchh, au Gujarat, jusqu’à la ville où il a mis fin à son jeûne.
La fin de ce jeûne exceptionnel a été marquée par une grande célébration à Worli (un quartier de la ville de Bombay), à laquelle ont participé environ 400 moines venus de toute l’Inde. L’événement a également attiré l’attention de personnalités, notamment l’acteur de Bollywood Akshay Kumar, disciple du moine Acharya Vijay Hansratna Surisvarji Maharaja, qui a assisté à l’événement pour recevoir les bénédictions de son gourou.
Le jeûne joue un rôle important dans la pratique spirituelle jaïne. Bien que les jeûnes puissent être observés à tout moment, de nombreux jaïns choisissent des moments spécifiques tels que les festivals et les jours saints pour jeûner. Les périodes de jeûne sont souvent associées à des moments clés de l’année, comme la saison des pluies en Inde, qui est une période de jeûne pour de nombreux jaïns.
Les motivations derrière les jeûnes jaïns sont multiples. Ils peuvent être observés comme une forme de pénitence, surtout par les moines et les nonnes. En plus de purifier le corps et l’esprit, les jeûnes rappellent aux pratiquants l’importance du renoncement et de l’ascétisme dans la tradition jaïne, soulignant l’importance que Mahavira, une figure vénérée dans le jaïnisme, a accordée à ces principes.
Il est important de noter que les jeûnes jaïns vont au-delà de l’abstention de nourriture et d’eau. Les jaïns doivent également surmonter le désir de manger pendant ces périodes de jeûne. Différents types de jeûne existent, tels que le jeûne complet (abstention totale de nourriture et d’eau), le jeûne partiel (consommation réduite de nourriture), Vruti Sankshepa (limitation des aliments consommés) et Rasa Parityaga (renoncement à des aliments spécifiques).
Certains moines jaïns vont jusqu’à jeûner pendant de longues périodes, s’inspirant de l’exemple de Mahavira qui aurait jeûné pendant plus de 6 mois. Ces jeûnes prolongés sont perçus comme des démonstrations extrêmes de dévotion et d’ascétisme dans la tradition jaïne.
Un aspect plus controversé de la pratique du jeûne dans le jaïnisme est le Santhara ou Sallenkhana, une pratique par laquelle un jaïn cesse de manger dans le but de se préparer à la mort. Contrairement au suicide, le Santhara est considéré comme une démarche spirituelle, entreprise lorsque le corps n’est plus capable de servir l’âme dans sa quête spirituelle. Cette pratique suscite un débat sur les droits de l’homme en Inde et dans d’autres régions où le jaïnisme est pratiqué. Les adeptes du jaïnisme voient le Santhara comme une manière ultime de purifier l’âme des péchés et du karma, libérant ainsi l’âme du cycle de la naissance et de la mort.
Le jeûne joue un rôle central dans la pratique spirituelle jaïne, reflétant les principes d’ascétisme, de renoncement et de purification physique et spirituelle. Alors que certains jeûnes sont des actes individuels de dévotion, d’autres, comme le récent jeûne de 180 jours du moine Acharya Vijay Hansratna Surisvarji Maharaja, attirent l’attention publique en raison de leur durée et de leur intensité, suscitant ainsi des discussions plus larges sur les traditions et les valeurs jaïnes dans le monde moderne.