Dans une période marquée par la crise ukrainienne, une voix s’élève avec une urgence particulière, appelant les leaders chrétiens du monde entier à condamner sans équivoque le soutien de l’Église orthodoxe russe à la guerre. Cette voix émane des membres éminents du Centre d’Études Chrétiennes Orthodoxes de l’Université Fordham, dont les travaux ont contribué à façonner un appel sans précédent.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, le président russe a utilisé habilement l’Église orthodoxe russe et son patriarche Kirill pour légitimer son agenda expansionniste. Cette manipulation de la foi au service de l’ambition politique a évoqué des parallèles troublants avec l’utilisation de la religion par des leaders populistes dans d’autres régions du monde.
La résistance du Congrès américain à fournir une aide à l’Ukraine a également soulevé des questions délicates sur les liens entre la droite religieuse et le leadership russe. Certains influents au sein de ce cercle perçoivent Poutine comme un allié du christianisme évangélique, une perception renforcée par les actions de Poutine en matière de politique familiale et de valeurs traditionnelles.
Au cœur de cette crise se trouve une ambivalence troublante parmi les dirigeants chrétiens eux-mêmes. Tandis que certains ont critiqué l’Église orthodoxe russe pour son implication dans le conflit, d’autres semblent réticents à dénoncer ses actions de manière catégorique. Il semble y avoir une réticence à critiquer ceux qui sont perçus comme des soutiens spirituels, une réticence basée sur une notion dépassée de politesse œcuménique.
Dans une lettre ouverte, les membres du Centre d’Études Chrétiennes Orthodoxes de Fordham appellent les dirigeants des églises chrétiennes internationales à prendre position. Parmi les signataires figurent des figures éminentes telles que le patriarche œcuménique Bartholomée, le pape François, l’archevêque de Canterbury Justin Welby et d’autres leaders religieux de premier plan.
La lettre exhorte ces dirigeants à former un groupe de travail international chargé de demander des comptes à ceux au sein de l’Église orthodoxe russe dont les paroles et les actions ont justifié la violence et l’agression contre le peuple ukrainien. Elle souligne également le besoin pressant d’une condamnation claire et unifiée de l’agression russe, ainsi que la nécessité de reconnaître les droits légitimes de l’Ukraine.
En refusant de condamner l’injustice et la violence, les dirigeants chrétiens risquent de compromettre leur propre intégrité et de trahir les valeurs fondamentales de leur foi.