Dans un contexte où le Parlement français s’apprêtait à modifier la Constitution (ce qui depuis hier est effectif), la Conférence des évêques de France se montre attentive à la liberté de conscience des professionnels de la santé. Cette préoccupation émane alors que le Sénat français a massivement voté en faveur de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, lors d’un vote le 28 février, avec un score de 267 voix pour et 50 voix contre.
Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France exprime sa tristesse face à cette évolution législative majeure. Elle réaffirme que l’avortement constitue une atteinte à la vie dès son commencement et ne peut être abordé uniquement du point de vue des droits des femmes. La Conférence déplore également l’absence de mesures visant à soutenir les femmes qui souhaiteraient garder leur enfant, surtout à une époque où les multiples formes de violence à l’encontre des femmes et des enfants sont mises en évidence.
Le respect de la liberté de conscience est également au cœur des préoccupations de la Conférence. Elle souligne l’importance du respect des choix des parents qui décident, même dans des circonstances difficiles, de conserver leur enfant. De plus, elle reconnaît le courage et le dévouement des médecins et de l’ensemble du personnel de santé, tout en affirmant leur droit à la liberté de conscience.
Le Saint-Siège a également pris position sur cette question, interpellant sur la compatibilité d’une norme autorisant la mort d’une personne avec la protection de la personne humaine dans la charte fondamentale d’un État.
Ce projet de loi a été présenté par le président français Emmanuel Macron. Auparavant, Vatican News avait publié un éditorial intitulé « La France en marche vers une Constitution contre la vie« , mettant en lumière les enjeux éthiques et humains liés à cette proposition législative.
Cet éditorial soulignait le discours du pape François lors de sa récente visite à Marseille, où il a plaidé en faveur de politiques favorisant la vie, l’accueil et la fraternité. Le pape a notamment évoqué la tragédie du rejet de la vie humaine sous différentes formes, allant des migrants aux enfants à naître et aux personnes âgées abandonnées. Il a appelé à un regard d’amour et de reconnaissance envers autrui, quelle que soit sa condition, que ce soit sur un bateau en pleine mer ou dans le ventre maternel.
L’éditorial de Vatican News insiste sur le besoin de légiférer et de modifier les constitutions en faveur de la vie, de l’aide et de l’amour, plutôt que de la mort. Il appelle à construire des sociétés fondées sur une culture de l’accueil, du partage et de la paix, loin des oppositions politiques ou idéologiques stériles.
Ainsi, la position des évêques français et du Saint-Siège souligne l’importance de préserver la dignité humaine et la liberté de conscience, tout en encourageant des politiques et des législations qui favorisent la protection de la vie sous toutes ses formes.