Dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, une scène de confrontation a éclaté entre les autorités chinoises et des Tibétains, attirant l’attention sur un projet de barrage massif qui suscite de vives inquiétudes. Vendredi dernier, plus d’un millier de Tibétains, y compris des moines, ont été arrêtés après avoir protesté contre la construction prévue d’un barrage qui entraînerait la destruction de six monastères et la relocalisation de deux villages. Ces événements ont mis en lumière les tensions persistantes entre Pékin et la population tibétaine, ainsi que les préoccupations croissantes concernant les droits de l’homme et la préservation culturelle dans la région.
Les manifestations ont débuté le 14 février, avec des Tibétains locaux exprimant leur opposition au projet de barrage de Gangtuo, faisant partie d’un complexe hydroélectrique ambitieux. Les préoccupations principales des manifestants concernent la réinstallation forcée de villages entiers et la destruction de sites culturels et religieux tibétains historiquement significatifs. Parmi ceux-ci figurent six monastères, dont le monastère de Wonto, renommé pour ses peintures murales datant du XIIIe siècle, qui risquent de disparaître sous les eaux.
Les images des manifestations montrent des affrontements violents entre les Tibétains et les forces de l’ordre chinoises, avec des moines criant pour arrêter la construction du barrage. La répression brutale qui a suivi a suscité une indignation internationale, avec des manifestations de solidarité organisées par la diaspora tibétaine dans le monde entier. Des rassemblements devant les ambassades chinoises, notamment à New York et en Suisse, ainsi qu’à Dharamsala, en Inde, où réside le Dalaï Lama, ont attiré l’attention sur la situation critique au Tibet.
Pourtant, les informations provenant de l’intérieur du Tibet restent rares en raison de la surveillance étroite exercée par les autorités chinoises. Les individus prenant le risque d’envoyer des informations sont confrontés à des représailles sévères, allant de l’emprisonnement à la torture. La directrice intérimaire de Human Rights Watch pour la Chine, Maya Wang, souligne la répression systématique et les restrictions sévères imposées à la liberté d’expression et à la circulation de l’information dans la région.
Alors que Pékin maintient son silence sur les arrestations massives, affirmant respecter l’État de droit, les critiques se multiplient. Kai Müller, directeur général de la Campagne internationale pour le Tibet, a dénoncé les actions de la Chine comme une attaque contre les droits fondamentaux des Tibétains et un exemple de la politique destructrice de Pékin au Tibet. Il a également mis en garde contre les implications régionales des projets de développement chinois, soulignant les risques pour la sécurité de l’approvisionnement en eau des pays voisins.
À mesure que la situation évolue, l’attention internationale se tourne vers le Tibet, où les tensions entre la population locale et les autorités chinoises restent vives. Les manifestations récentes soulignent la résilience de la communauté tibétaine face à l’oppression, mais aussi l’urgence de trouver des solutions pacifiques et respectueuses des droits de l’homme pour résoudre les conflits persistants dans la région.