Le terme Gitche Manitou, également orthographié Gitchi Manitou, Gitche Manito, Kije Manito ou Grand Manitou, est employé dans la culture autochtone nord-américaine Anichinabé. Cette culture regroupe plusieurs nations autochtones d’Amérique du Nord qui parlent des langues algonquiennes similaires, telles que les Algonquins, les Outaouais, les Saulteaux, les Ojibwés, les Oji-Cris, les Mississaugas et les Potéouatamis. Gitche Manitou fait référence au « Grand Esprit », considéré comme le créateur de l’univers et le donneur de vie dans cette cosmologie.
Le terme « Manitou » est d’origine algonquienne et désigne généralement un esprit, un mystère ou une divinité. Il est fréquemment utilisé dans les églises amérindiennes du Mexique, des États-Unis et du Canada. Dans la culture anishinaabe plus contemporaine, « Gichi-manidoo » est utilisé pour signifier le Grand Esprit, le Créateur de toutes choses et le Donneur de vie, parfois traduit comme « Grand Mystère ». Les Anishinaabe croyaient historiquement en une diversité d’esprits, dont les représentations étaient placées près des portes pour assurer une protection spirituelle.
D’autres dénominations pour Dieu dans la tradition anishinaabe incluent Gizhe-manidoo (« vénérable Manitou »), Wenizhishid-manidoo (« Juste Manitou ») et Gichi-ojichaag (« Grand Esprit »). Bien que « Gichi-manidoo » et « Gichi-ojichaag » signifient tous deux « Grand Esprit », le premier implique une connectivité spirituelle plus vaste, tandis que le second souligne la connexion de l’âme individuelle avec le Grand Esprit. Les missionnaires chrétiens ont souvent utilisé le terme « Gichi-ojichaag » pour évoquer l’idée chrétienne d’un Esprit Saint.
Dans la mythologie amérindienne, le « Manitou » représente la force de vie spirituelle fondamentale. Il incarne l’interconnexion et l’équilibre de la nature et de la vie. Chaque élément de la création possède son propre manitou – des plantes aux pierres en passant même par les machines modernes. Contrairement aux panthéons hiérarchisés des dieux européens, les manitous sont perçus comme des parties interagissantes d’un ensemble plus vaste, l’esprit de toute chose étant désigné collectivement par « Gitche Manitou ».
Selon la tradition des Anichinabés-Ojibwés, qui habitaient près des Grands Lacs dans les régions actuelles du nord des États-Unis et du sud du Canada, le Grand Manitou résidait sur l’île Mackinac dans le lac Huron. Les Anichinabés se rendaient en pèlerinage sur cette île pour y pratiquer des rituels en l’honneur du Grand Manitou.
Dans des œuvres littéraires telles que « Le Chant de Hiawatha » de Henry Wadsworth Longfellow et « Le Calumet de paix » de Charles Baudelaire, le Grand Manitou est mentionné sous le nom de Gitche Manito.