Les évêques catholiques du Ghana expriment leur désaccord avec la récente loi anti-gay adoptée par le parlement, appelée « Human Sexual Rights and Family Value Bill » (projet de loi sur les droits humains sexuels et les valeurs familiales). Cette loi prévoit des peines de prison pour les personnes LGBTQ+ ainsi que pour celles et ceux qui les soutiennent.
Le président de la conférence épiscopale du Ghana, Mgr Matthew Kwasi Gyamfi, évêque de Sunyani, a souligné dans une interview avec City FM à Accra que l’incarcération des personnes homosexuelles ne résoudrait pas le problème de l’homosexualité. Au contraire, cela pourrait aggraver la situation en raison de la surpopulation carcérale. Il a plaidé en faveur de mesures réformatrices et correctives pour aborder cette question de manière plus efficace.
Les évêques ont réaffirmé leur position antérieure sur l’homosexualité à travers une déclaration publiée en décembre 2023. Ils distinguent l’identité homosexuelle des actions spécifiques liées à cette orientation, condamnant fermement les actes homosexuels comme étant « intrinsèquement désordonnés » et inacceptables selon leurs principes religieux.
En parallèle, des voix s’opposent également à cette loi au sein de la société civile ghanéenne. Une coalition dirigée par le professeur Audrey Gadzekpo, présidente du Centre pour le développement démocratique (CDD-Ghana), critique le projet de loi et envisage une contestation juridique si le président Nana Akufo-Addo la promulgue.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et diverses organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé leur désapprobation, mettant en garde contre les implications économiques et sociales négatives d’une telle législation. Ils soulignent notamment les risques pour les investissements étrangers et l’intégration économique internationale du Ghana, rappelant l’exclusion de l’Ouganda de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act ; en français : « Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique », une loi du Congrès des Etats-Unis avec un programme dont sont bénéficiaires des pays africains) après l’adoption de lois similaires.
Human Rights Watch a également condamné le projet de loi, appelant le président ghanéen à le rejeter pour respecter les obligations internationales en matière de droits humains et pour éviter de potentielles violences contre les personnes LGBTQ+ et leurs alliés.