Le catharisme, dérivé du grec katharós signifiant « pur », désigne un ensemble de mouvements religieux chrétiens médiévaux en dissidence avec l’Église catholique romaine, principalement répandu dans le Midi de la France entre l’an 1000 et 1210. Les cathares furent considérés comme hérétiques et ont été persécutés, notamment lors de la croisade lancée par le pape Innocent III en 1208 contre les « albigeois » ou cathares, marquant ainsi le début d’une répression systématique. La constitution Excommunicamus publiée par Grégoire IX en 1231 prescrivit des peines sévères, dont la peine de mort, pour les hérétiques obstinés.
Des mouvements hérétiques similaires émergèrent dans toute l’Europe occidentale sous différents noms tels que manichéens, néo-manichéens, origénistes, piphles, publicains, tisserands, bougres, patarins, entre autres, bien que la répression les ait fait disparaître de certaines régions. Le catharisme se caractérise par son rejet de la théologie traditionnelle, considérant Dieu comme inconnaissable et absent du monde. Sa doctrine s’appuie sur une interprétation scripturaire du Nouveau Testament, en particulier des Évangiles selon Jean et Luc, traduits en occitan au XIIIe siècle.
Les cathares se considéraient comme les seuls vrais disciples des apôtres et cherchaient à imiter les premières communautés chrétiennes en adoptant leurs rites et sacrements, avec pour unique prière le Notre Père. Ils rejetaient la guerre, l’Enfer, l’Incarnation et une grande partie de l’Ancien Testament, se concentrant sur la spiritualité et la vie ascétique. Le sacrement principal pour eux était le baptême par imposition des mains, réservé aux adultes conscients de leur choix. Ils n’avaient pas de lieux de culte consacrés, parce que pour le catharisme, la révélation divine peut se produire n’importe où.
La vision cathare du monde matériel comme maléfique se traduisait par un idéal de vie ascétique et de rejet des plaisirs terrestres, incluant la chasteté pour les « parfaits », membres engagés du mouvement. Les relations sexuelles étaient tolérées pour les croyants ordinaires, mais dans le cadre de relations mutuellement consenties. Les cathares étaient également végétariens, considérant que tous les animaux possèdent une âme céleste.
Les femmes jouaient un rôle significatif dans le catharisme, occupant des positions importantes tant parmi les croyantes que parmi les Parfaites. Les communautés religieuses féminines étaient nombreuses et assumaient des rôles combinés de clergé régulier et séculier, ouvertes à la société tout en suivant les préceptes cathares.
Malgré son extinction en tant que mouvement distinct, le catharisme a laissé une empreinte culturelle et religieuse durable, influençant parfois des mouvements ultérieurs et suscitant un intérêt persistant dans les études historiques et religieuses.