Kathmandu, le 27 février 2024 – Une vague de jubilation a balayé les rues étroites et pavées de Patan, au sud de Katmandou, alors que le Népal accueille avec joie le retour de ses précieuses divinités, dérobées et dispersées à travers le monde pendant des décennies. Le pays himalayen à majorité hindoue célèbre le succès de ses efforts de rapatriement d’objets volés d’origine hindoue, une initiative qui s’inscrit dans une tendance mondiale visant à ramener les trésors culturels dans leurs terres d’origine.
En janvier, quatre idoles et masques de dieux hindous ont été restitués au Népal par des musées et un collectionneur privé américains. Parmi eux, une statue du XVIe siècle représentant Uma-Maheswara, l’incarnation des divinités Shiva et Parvati, volée il y a quarante ans, a finalement retrouvé sa place légitime. Les circonstances de son vol et son périple jusqu’au musée de Brooklyn à New York demeurent encore floues, mais son retour triomphal au Népal est une victoire pour la communauté népalaise et pour le patrimoine culturel mondial.
La statue d’Uma-Maheswara a été redécouverte grâce aux efforts d’un groupe népalais représentant la communauté ethnique Newar aux États-Unis. Alertés de sa présence au musée de Brooklyn, les membres du groupe ont entrepris avec détermination de ramener cette icône sacrée, ainsi que d’autres artefacts, à leur patrie d’origine.
À Patan, la nouvelle de la restitution a déclenché une explosion de joie parmi les fidèles, qui ont afflué dans les rues de la ville pour célébrer le retour de leur déesse. Habillés de tenues traditionnelles, les hommes ont entonné des prières et joué des instruments de musique sacrée, tandis que les offrandes de fleurs et d’argent affluaient pour honorer Uma-Maheswara.
Actuellement, des préparatifs sont en cours au temple de Patan pour accueillir la statue d’Uma-Maheswara dans toute sa gloire. Après une cérémonie de bienvenue émouvante, la statue sera placée sur un char et escortée par des dévots jusqu’à son lieu de conservation temporaire, en attendant son installation définitive.
Pour de nombreux Népalais, ces idoles ne sont pas seulement des objets de culte, mais des symboles de leur identité et de leur histoire. Leur récupération représente donc bien plus qu’un simple retour matériel, mais une restauration de leur héritage et de leur spiritualité.
Le Népal, avec sa richesse culturelle et religieuse, a été depuis longtemps une cible pour les voleurs d’art, mais grâce à un changement d’attitude tant au niveau gouvernemental que parmi les défenseurs du patrimoine, le pays a pu entreprendre des actions concertées pour récupérer ces trésors perdus. Selon Jayaram Shrestha, directeur du musée national de Katmandou, plus de vingt autres objets volés devraient retrouver leur chemin vers le Népal dans un avenir proche, un signe encourageant que la lutte pour la préservation du patrimoine culturel ne fait que commencer.
Alors que le Népal célèbre le retour de ses divinités volées, cette victoire symbolique résonne bien au-delà de ses frontières, rappelant l’importance de protéger et de préserver les richesses culturelles du monde entier.