Dans une nouvelle controverse aux teintes de moralité et de tradition, l’Église orthodoxe russe, sous la direction du patriarche Kirill, s’est engagée dans une croisade pour interdire la célébration de la Saint-Valentin sur le territoire russe. Cette fête des amoureux, qui a trouvé sa place dans le calendrier mondial depuis des décennies, est désormais considérée comme une menace à la fois pour la moralité traditionnelle et pour les valeurs russes.
La position de l’Église orthodoxe, bien ancrée dans les préceptes de la moralité chrétienne, rejette fermement la Saint-Valentin en la qualifiant de « décadente » et d’importation occidentale nuisible. Le patriarche Kirill, dans un discours récent, a explicitement appelé à son interdiction, affirmant que cette fête promeut des relations qui ne correspondent pas aux véritables notions d’amour. Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de renforcement des valeurs traditionnelles et d’une résistance croissante aux influences occidentales perçues comme déviantes.
Les autorités étatiques se sont également jointes à cette campagne. Un député de la Douma a récemment proposé d’interdire toute référence à la Saint-Valentin dans les écoles et les administrations. Cette convergence d’opinions entre l’Église et l’État souligne une tendance plus large vers un conservatisme social et culturel en Russie, caractérisé par une méfiance envers les idées et les pratiques étrangères, particulièrement occidentales.
Malgré cette opposition officielle, certains secteurs de la société russe continuent de célébrer la Saint-Valentin, bien que de manière plus discrète. Des restaurants à Moscou ont organisé des soirées spéciales le 14 février, mais sans fanfare, craignant peut-être des représailles ou des critiques de la part des autorités. Même les entreprises commerciales, comme les chaînes de parfumerie, ont préféré éviter toute mention explicite de la Saint-Valentin, préférant une approche plus subtile pour célébrer l’amour.
Cette opposition à la Saint-Valentin n’est pas nouvelle en Russie. Depuis son introduction dans les années 2000, elle a été constamment critiquée et combattue par les autorités et l’Église orthodoxe. Cependant, malgré les tentatives de marginalisation, la fête des amoureux continue de trouver sa place dans le cœur de certains Russes, illustrant un conflit entre tradition et modernité qui persiste dans la société russe contemporaine.