Sous le poids d’une persécution religieuse croissante, le gouvernement iranien a récemment pris des mesures draconiennes à l’encontre de la communauté bahá’íe, impliquant la saisie de terres agricoles et le déplacement forcé d’agriculteurs dans le village d’Ahmadabad, situé dans la province de Mazandaran.
Cette semaine, des fonctionnaires iraniens ont procédé à la saisie de terres agricoles, de rizières et de vergers de noyers appartenant à des familles bahá’íes dans ce village agricole luxuriant de Mazandaran. Le raid, le troisième du genre dans la région, s’est déroulé sans avertissement, et les agents n’ont ni fourni de compensation, ni présenté de documents officiels légitimant leurs actions.
Cette série d’incidents s’inscrit dans une tendance plus large de persécutions croissantes à l’encontre des bahá’ís à travers l’Iran. Ces saisies de terres, en particulier, visent à déplacer par la force les propriétaires bahá’ís, illustrant un exemple flagrant de nettoyage religieux perpétré par le gouvernement iranien. Ces actions contreviennent aux principes d’interdiction de la discrimination énoncés dans divers instruments juridiques internationaux, portant atteinte aux agriculteurs qui jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire du pays.
Les terres d’Ahmadabad, totalisant près de 100 hectares et exploitées par plus de 80 familles bahá’íes depuis plusieurs générations, ont été fermées par des agents gouvernementaux munis de matériel industriel. Environ 200 membres des forces gouvernementales, accompagnés de représentants des médias nationaux, ont tenté de bloquer l’accès au village, confisquant même les téléphones portables des habitants pour entraver toute documentation des événements.
Il s’agit du troisième cas de saisie de propriétés appartenant à des fermiers bahá’ís dans la province de Mazandaran au cours des dernières années, suite à la fuite de documents provinciaux en 2021 révélant les intentions répressives accrues du gouvernement iranien envers la communauté bahá’íe. Les agents impliqués dans le raid d’Ahmadabad cette semaine sont les mêmes que ceux ayant conduit les opérations similaires à Roshankouh en 2022.
Simin Fahandej, représentante du BIC auprès des Nations unies à Genève, a vivement condamné ces actes en déclarant :
« Une fois de plus, le gouvernement iranien montre son vrai visage en s’en prenant à des fermiers innocents qui s’occupent de leur exploitation depuis des générations. »
Elle souligne que ces actions discriminatoires privent non seulement les familles bahá’íes de leurs moyens de subsistance, mais affectent également de nombreuses autres personnes dépendant de leur production agricole dans des conditions économiques difficiles.
Les bahá’ís d’Ahmadabad craignent que cette saisie de terres ne soit qu’une première étape, précédant la démolition de leurs maisons et leur déplacement forcé. Les autorités n’ont fourni aucune justification documentée pour leurs actions, laissant la communauté bahá’íe dans l’incertitude quant à l’avenir de ses terres et de ses foyers.
Face à cette situation critique, Simin Fahandej appelle le gouvernement iranien à démanteler les clôtures érigées sur les terres des bahá’ís et à rétablir leur accès à leurs exploitations. Elle souligne que le non-respect de ces demandes remettrait en question les affirmations du gouvernement selon lesquelles les bahá’ís jouissent de droits de citoyenneté à part entière en Iran, ajoutant une couche de difficulté supplémentaire aux temps déjà complexes que traverse la région.
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