Dans une lettre pastorale cinglante datée du 25 février, les évêques catholiques du Malawi ont vertement critiqué le gouvernement dirigé par Lazarus McCarthy Chakwera, l’accusant d’avoir trahi les espoirs des citoyens pour un changement significatif. Les évêques ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « histoire tragique » pour le pays d’Afrique australe, soulignant les échecs flagrants du gouvernement à lutter contre la corruption et à améliorer les conditions de vie de la population.
Depuis son élection en juin 2020, le président Chakwera, à la tête de l’alliance politique « Tonse Coalition », avait promis une nouvelle ère de leadership, axée sur la lutte contre la corruption et la promotion du bien-être des citoyens ordinaires. Cependant, quatre ans après cette vague d’optimisme, les évêques affirment que la réalité est loin des attentes, qualifiant le leadership de Chakwera de « chronique de promesses non tenues ».
La lettre des évêques met en lumière plusieurs domaines de préoccupation majeurs. Tout d’abord, ils soulignent la montée de la corruption et du népotisme, qui bénéficie à une élite « du haut en bas de l’échelle », tandis que la majorité de la population continue de vivre dans la pauvreté. Les institutions chargées de contrôler la corruption ont été affaiblies, rendues « inutiles » par les actions du gouvernement, déplorent les évêques.
En outre, les responsables religieux critiquent le gouvernement pour ses dépenses excessives, en particulier pour des voyages à l’étranger, qui épuisent les ressources nationales. Pendant ce temps, les conditions de vie dans le pays continuent de se détériorer, avec une augmentation de la pauvreté, des difficultés d’accès à l’éducation et aux soins de santé, ainsi que des infrastructures délabrées, notamment des routes.
Les évêques expriment également leur préoccupation face à la violence croissante à l’encontre des personnes âgées, souvent accusées de sorcellerie. Ils dénoncent le manque de mesures efficaces prises par le gouvernement pour protéger cette population vulnérable.
Face à cette situation alarmante, les évêques proposent des solutions concrètes, notamment le renforcement des institutions de contrôle de la corruption, l’adoption de nouvelles lois pour protéger les personnes âgées contre les abus, et la mise en place d’un cadre juridique solide pour assurer la responsabilité judiciaire.
En réaction à la lettre des évêques, le porte-parole du ministre de l’information, Mosses Kunkuyu, a déclaré que le gouvernement reconnaît les préoccupations soulevées et s’engage à dialoguer avec le clergé. Cependant, aucune réponse détaillée n’a été fournie quant aux critiques spécifiques formulées par les évêques.