Après une semaine de captivité, six religieuses catholiques, membres de l’ordre des Sœurs de Sainte-Anne, ont été libérées ainsi que deux autres otages suite à leur enlèvement dans la capitale haïtienne. L’annonce de la libération a été faite par l’archevêque de Port-au-Prince, Max Leroy Mesidor, sans préciser si une rançon avait été versée ou identifier les responsables de cet enlèvement.
L’événement a suscité une vive réaction de la part des chefs religieux, qui ont publié une lettre critiquant le gouvernement haïtien pour son manque de réaction face à la montée de la violence liée aux gangs dans le pays. Le pape François lui-même a appelé à la libération des religieuses et des autres otages, soulignant l’urgence de la situation.
Selon les informations, le 19 janvier, des hommes armés ont détourné un bus dans la capitale, prenant en otage huit personnes, dont les religieuses. Cette action a exacerbé les inquiétudes concernant la sécurité à Haïti, où les Nations unies estiment que plus de 4 700 meurtres et près de 2 500 enlèvements ont eu lieu au cours de l’année écoulée.
Le rapport de l’ONU publié en octobre souligne que les gangs exercent un contrôle croissant sur des secteurs essentiels de la vie quotidienne, tels que les écoles, les cliniques et les fondations. Face à un gouvernement de plus en plus absent, ces groupes criminels profitent de leurs activités illégales pour accumuler des fonds, s’offrant même des propriétés de luxe dans le pays considéré comme le plus pauvre de l’hémisphère.
Maria Isabel Salvador, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour Haïti, a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. Elle a souligné l’impact dévastateur de la violence croissante, notamment des enlèvements, des viols et d’autres crimes perpétrés par des gangs armés. Elle a appelé le Conseil à soutenir activement les efforts visant à stabiliser la nation caribéenne.
Parallèlement, au Kenya, une audience a été programmée pour déterminer la légalité d’une mission approuvée par l’ONU en Haïti. Cette mission vise à aider les forces de police du pays à lutter contre les gangs, et une décision est attendue dans les prochains jours.
Haïti traverse une période politique délicate depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Avec une police débordée et sous-financée, le pays est confronté à des défis majeurs pour assurer la sécurité de ses citoyens, dans un contexte marqué par l’absence d’élections présidentielles depuis cette tragédie.