Dans un monde tourmenté par les discordes et les conflits, où les divisions semblent prendre le pas sur l’unité, la Journée internationale de la fraternité humaine, célébrée le 4 février de chaque année, émerge comme un phare d’espoir. Lors de l’événement en ligne commémorant cette journée, le 5 février 2024, le Haut Représentant de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies (UNAOC) a prononcé des remarques inspirantes, soulignant l’impératif d’œuvrer ensemble vers un avenir de paix et de solidarité.
La fraternité humaine, a-t-il rappelé, est l’antithèse de la haine, une force capable de transcender les conflits et les préjugés qui déchirent notre monde. Cependant, il est difficile de nier que notre humanité est actuellement en proie à une crise profonde, exacerbée par des tensions persistantes, en particulier au Moyen-Orient, où les cicatrices des conflits sont encore vives.
Au cœur de cette célébration se trouve le document sur la fraternité humaine pour « la paix mondiale et le vivre ensemble », une initiative conjointe du Pape François et du Grand Imam d’Al-Azhar Cheikh Ahmed El Tayeb, lancée en 2019 à Abou Dhabi. L’UNAOC, dès le début, a reconnu l’importance de cette déclaration et a apporté son soutien indéfectible à sa mise en œuvre.
Ce document, tout en appelant à des dialogues authentiques et inclusifs, met l’accent sur le rôle crucial des leaders religieux et politiques dans la promotion de la paix et du respect mutuel. Il exhorte à mettre fin aux conflits et à la violence, tout en rejetant fermement toute forme d’extrémisme et de discrimination au nom de la religion.
Pourtant, ces aspirations ne restent pas de simples vœux pieux. Des actions concrètes, menées par des individus et des organisations dévoués, témoignent du pouvoir de la fraternité humaine à l’échelle mondiale. Le prix Zayed pour la fraternité humaine, décerné à des personnalités telles que Mère Nelly du Chili et Sir Magdi Yacoub d’Égypte, illustre la diversité et la portée de ces efforts louables.
En outre, des organisations confessionnelles telles que Nahdlatul Ulama et Muhammadiyah d’Indonésie ont été honorées pour leur engagement inlassable en faveur de l’humanitaire et de la paix. Ces exemples inspirants démontrent que la fraternité humaine n’est pas un idéal lointain, mais une réalité tangible qui peut changer des vies et des communautés entières.
Dans un monde où les tensions politiques et les conflits exacerbent souvent les divisions, le message du Haut Représentant est clair : aucune forme de haine ou de discrimination ne peut être justifiée. Au contraire, il exhorte à respecter l’humanité et la dignité de tous, rappelant les paroles du Pape François qui appellent à la fraternité humaine au-delà de la haine et de la guerre.
En conclusion, la Journée internationale de la fraternité humaine offre une occasion de réaffirmer notre engagement envers la paix, la solidarité et le respect mutuel. C’est un rappel poignant de notre responsabilité collective en tant qu’êtres humains de travailler ensemble pour un monde meilleur, où la fraternité et la compassion l’emportent sur la division et la haine.
Son discours traduit :
Excellences,
Distingués participants,
Hier, le 4 février, nous avons célébré la Journée internationale de la fraternité humaine.
La fraternité humaine est l’exact opposé de la haine que nous voyons tous les jours.
La haine fait ressortir les pires pulsions de l’humanité.
Et notre humanité est aujourd’hui dans un état de dégradation.
La situation dévastatrice au Moyen-Orient n’est qu’un exemple parmi tant d’autres où notre humanité a été mise à l’épreuve et a échoué.
Mesdames et Messieurs les participants,
La Journée internationale de la fraternité humaine prend acte du document sur la fraternité humaine pour « la paix mondiale et le vivre ensemble » coécrit et lancé par Son Altesse le Pape François et Son Éminence le Grand Imam d’Al-Azha Cheikh Ahmed El Tayeb à Abou Dhabi en 2019.
L’UNAOC a reconnu l’importance de cette initiative et l’a soutenue dès le début.
Au cœur du document se trouve un véritable appel à des dialogues significatifs plutôt qu’à des monologues entre les personnes, quelle que soit leur diversité. Il met également l’accent sur le rôle et la responsabilité des dirigeants religieux et politiques pour « mettre fin aux guerres, aux conflits et à la destruction de l’environnement et rejeter toute forme de violence, de discrimination et d’extrémisme au nom de la religion ».
Il ne s’agit pas là de simples aspirations.
Il y a des raisons d’être optimiste, même au milieu des ténèbres qui imprègnent la scène mondiale.
Nous le constatons lorsque l’humanité se traduit par des actions distinctes aux quatre coins du monde.
Ainsi, le prix Zayed pour la fraternité humaine récompense les contributions d’individus et d’organisations au progrès de l’humanité et à la coexistence pacifique.
Pour sa cinquième édition, le prix a récompensé hier Mère Nelly, ou Sœur Nelly León Correa, du Chili, qui soutient les femmes détenues, apportant de l’espoir à celles qui sont en prison et guérissant celles qui viennent d’être libérées.
Sir Magdi Yacoub, chirurgien cardiothoracique et professeur égyptien de renommée mondiale, a été récompensé pour son dévouement à sauver la vie des plus démunis, en particulier des enfants et des populations vulnérables.
Le travail d’organisations confessionnelles telles que Nahdlatul Ulama et Muhammadiyah d’Indonésie a été récompensé pour leurs efforts incommensurables en matière d’aide humanitaire et d’édification de la paix.
Distingués participants,
L’Alliance des civilisations des Nations unies reste déterminée à encourager le dialogue interculturel et interreligieux en tant qu’outil essentiel pour lutter contre l’isolement, la méfiance et la confrontation.
Dans ce contexte, la mission de l’UNAOC est particulièrement importante pour s’attaquer aux causes profondes de la polarisation et de la radicalisation et pour fournir un contre-récit au racisme, à la xénophobie, à l’antisémitisme, à la haine anti-musulmane et à d’autres formes d’intolérance religieuse.
Je tiens à souligner qu’à l’heure où les conflits alimentent les tensions politiques, il convient de rappeler que ces tensions ne justifient jamais l’expression d’une haine fondée sur l’identité.
L’humanité et la dignité de tous doivent être respectées.
Je conclurai en citant le pape François, qui a déclaré : « Que la fraternité humaine nous guide au-delà de la haine et de la guerre ».